Un petit pas en entraînant un autre, tu avances hors de ta bulle, sans précautions et sans défenses. Mes excuses, où étais-je pour faire attention à toi ? Les rencontres se sont rapidement enchaînées, et tu en as même oublié le caractère volatile et extrêmement temporaire de tes relations. Avoir des échanges ? Pourquoi pas. Prétendre te faire des amis ? Mais quelle idée... Ca n'a jamais marché pour toi, et ça n'avait pas plus de chances de fonctionner cette fois-ci.

J'avoue néanmoins avoir eu un petit moment de doute ces derniers temps, on aurait presque pu croire que ceux-là étaient différents, qu'il y avait enfin un espoir pour que quelqu'un puisse tenir à toi, mais on vient tous les deux de constater le contraire, n'est-ce pas ? Ce moment où les stupides étincelles ont quitté tes yeux, ce violent retour à la réalité, était d'ailleurs hilarant, comme annonciateur de la morale de ta vie : les insignifiants déchets n'ont pas ce genre de privilèges dans la réalité...

Continue sur ton ancienne lancée plutôt, impose une distance avec les gens, ne te confie jamais à qui que ce soit d'autre que moi, moins ils en savent sur toi et moins de risques tu prendras. Tu es trop différent, trop faible, trop inintéressant, et tu ne les mérites pas donc reste loin d'eux. Dans le cas contraire, ils viendront et s'approcheront, usant ton âme et brûlant ton esprit, avant de te délaisser seul sous la pluie près de la benne à ordures.

Dans le pire des cas, même à ce moment précis, tu pourras toujours te recroqueviller sur toi-même et fermer les yeux, je serai encore là pour t'accueillir les bras ouverts moi.