Tu es déprimant, tu le savais ? Tous les soirs à lire et relire ces anciens messages...657, tu pourrais presque tous les réciter de tête, si seulement tu pouvais en faire de même avec tes cours...aucune transition dans le temps, le changement de comportement a été brutal, total, type "tout ou rien". Puis une suite d'explications foireuses comme pour cacher une vérité que tu ne connaitras sans doute jamais...le pire ? Plus elle les répète et plus elle a l'air d'y croire elle-même, ce qui n'arrangera pas les choses avec les jours qui passent. Pourquoi ? Se protéger ou te protéger ? Là encore, elle risque de te laisser pour toujours dans l'ignorance... Et ces journées à te ressasser la vie avec elle...c'est vrai que je ne t'avais jamais vu aussi heureux auparavant, elle était merveilleuse cette fille, exactement ce qu'il te fallait, mais tu n'as pas su la préserver... Tu as les moyens d'aller mieux, on te montre le chemin et toi-même sais quelle direction prendre, mais non, tu t'y refuses...tu ne veux pas oublier, ni passer à travers...ton kiff, c'est ça, ce moment présent où la souffrance s'empare de toi, chaque nuit avant d'aller te coucher...mais bien sûr, c'est évident pourtant, j'aurais dû le voir plus tôt...c'est ton ultime souffrance, la plus grosse peine que tu puisses t'infliger, encore cette automutilation pour te punir de ne pas avoir été à la hauteur...te faire ce mal pour te marquer, pour te souvenir de cette incompétence...t'as été nase et ne veux pas l'oublier, ne veux pas être heureux en fait car tu penses que tu ne le mérites pas et tu as partiellement raison. Ce n'est pas tant que tu n'arrives pas à avancer mais plutôt que tu ne le veux pas. Donc tu décides de plonger dans cette mare de bons souvenirs, de regarder nager ces instants que tu as passé avec elle...tu peux remonter aux origines ou au contraire imaginer ce qui se serait passé dans le futur, ce bel avenir dont vous rêviez ensemble...tu veux te noyer ici, seul, mais ton corps remonte toujours à la surface au dernier moment pour appeler de l'aide, c'est comme instinctif. Et puis lorsqu'on vient te tendre une main, tu tapes dedans et retournes t'exiler dans cette solitude...qu'espères-tu en vérité ? Qu'on vienne te rejoindre et partager ça avec toi, histoire de te soutenir ? Mais ouvres les yeux ! Qui serait prêt à se mouiller pour toi ? Pourquoi toujours ce mécanisme, ce réflexe de vouloir s'en sortir avec les autres vers les derniers instants ? Un jour je trouverai un moyen de t'envoyer une corde, autour du cou de préférence, et te remonterai moi-même à la surface pour te donner une bonne claque et pouvoir reprendre un minimum de contrôle car là, ça fait un petit moment déjà que tu ne prends plus la peine de m'écouter, ce qui limite très largement mon champs d'action...